Reportage sur le Record GR34 avec Erik Clavery et le 3e RIMA

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Dans cet article, je vous emmène sur les sentiers du GR34, entre Quiberon et Vannes, où j’ai suivi le trailer Erik Clavery dans sa tentative de record. À travers une approche mêlant photographie sportive et regard sensible, je raconte l’intensité de ce défi, étape par étape, et la beauté des rencontres humaines qui l’ont porté jusqu’à Saint-Nazaire. 


Une traversée photographiée entre puissance et sensibilité

Le GR34, c’est un fil rouge le long des côtes bretonnes.
 Pour Erik Clavery, c’était une ligne de vie, une promesse : parcourir l’intégralité de ce sentier mythique — plus de 2 000 kilomètres — pour soutenir la lutte contre le cancer.
 Pour moi, c’était l’occasion de capter l’intensité d’un homme en mouvement.
 De mettre en image l’effort, le doute, la force, et surtout la lumière.

Erik Clavery Quiberon.png 7.99 MB

Quiberon – Là où les corps commencent à parler

Tout a commencé pour moi sur la presqu’île de Quiberon.
 Un territoire que je connais bien, et dont je voulais faire ressortir l’essence sauvage.
 Erik arrivait déjà avec des centaines de kilomètres dans les jambes, mais son allure restait fluide, tranchante, presque irréelle.

Ma photographie sportive est instinctive mais pensée.
 Je joue avec les contrastes du granit, la rudesse de la côte sauvage, et la lumière dorée du soir.
 Entre Portivy, Port Blanc, Port Maria ou encore la Pointe du Conguel, j’ai voulu souligner cette ligne ténue entre la mer qui respire et l’homme qui avance.
Des pacers l’entouraient, mais c’était lui que le décor semblait suivre.

Locmariaquer, Crach, Auray – Traverser la terre avec l’élan du large

Ces étapes ont été marquées par une fatigue de plus en plus visible, alourdie par un soleil de plomb.
La chaleur s’infiltrait dans chaque geste, chaque regard, chaque respiration.

Mais malgré la tension, Erik gardait sa ligne. Présent, concentré.
 Je me suis efforcé de capter cette lutte invisible entre le corps et les éléments :
 le goudron qui chauffe sous les semelles, la lumière qui écrase les silhouettes, les visages qui disent tout sans parler.

Dans ces moments-là, la photographie devient un témoin brut.
 Pas de grand angle spectaculaire, pas de pose.
 Juste le réel, brûlant, vibrant, et ce qu’il laisse paraître chez ceux qui avancent malgré tout.

J’ai cherché à mêler l’humain au paysage, à faire en sorte que chaque image dise :
 “voilà ce que cela fait d’être là, à cet instant précis.”

Erik Clavery - Corentin Gérard - Rivière du Loch-08596.jpg 1.98 MB

Une rencontre entre l’endurance et la fraternité

C’est depuis Quiberon que l’aventure a pris une autre dimension.

Le 3e RIMA, régiment d’infanterie de marine basé à Vannes, a rejoint Erik sur cette portion du GR®34.
Ils l’ont suivi avec une implication totale, dans un esprit de fraternité exemplaire.
À chaque étape, ils se relayaient pour l’accompagner, le soutenir, le ravitailler.
Jusqu’à orchestrer un arrêt impressionnant après un passage difficile à Arradon, digne d’une écurie de Formule 1 :
séchage des pieds, changement de tenue, ravitaillement express… le tout en moins de cinq minutes.

Le 3e RIMA a remis à Erik son galon.
L’aigle doré, symbole d’honneur, de loyauté et de force morale.
Un geste fort, transmis avec un seul mot d’ordre :
“L’emmener jusqu’à Saint-Nazaire.”

Ce jour-là, c'est le constat que Erik a touché le cœur d’un régiment.

Vannes – La lumière et l’honneur

L’un des moments les plus forts fut sans doute ce ravitaillement en bord de Golfe.
 Une cérémonie simple et puissante, presque irréelle.

Erik, entouré des hommes du régiment, le regard qui brille de sensibilité, des accolades de fraternité.
 Dans le fond, “La Blanche Hermine” résonnait.

Ce sont ces moments-là qui vous dépassent.
 Où le photographe devient presque spectateur de quelque chose de sacré.

Ce que j’aime transmettre dans ce genre de projet

Photographier ce genre d’aventure, ce n’est pas juste déclencher au bon moment.
C’est savoir disparaître quand il le faut, et appuyer quand l’émotion monte.
C’est lire une scène avec le regard d’un témoin, mais la restituer avec celui d’un conteur.

Mon approche se situe à la frontière entre le reportage et la création visuelle.
J’aime que mes photos aient du souffle.
Qu’elles marquent.
Qu’elles racontent des histoires qui restent.

Vous avez un projet à raconter ?

Une aventure à mettre en lumière ?
 Un lieu, une équipe, un effort, un silence, une cause ?

Je peux créer ce genre de travail pour vous.
 Avec cette même exigence. Ce même regard. Et cette même envie de produire des images qui laissent une trace.

Fin de transmission.